La CNT et l’anarcho-féminisme (Espagne, 2011)

En tant que travailleuses qui luttent pour notre dignité personnelle, sociale et professionnelle, nous devons nous unir et nous entraider pour contrer l’esprit de compétition du néolibéralisme. Nous devons nous organiser et lutter pour faire appliquer les droits que nous avons gagnés et pour conquérir ceux qu’il nous reste à gagner.

Par la «Federación Comarcal Sur de Villaverde» de la CNT espagnole en 2011

Tout au long de l’histoire, les êtres humains ont subi des traitements brutaux sur la base de leur classe, de leur race, de leur couleur, de leur orientation sexuelle et de leur genre. Dans ce dernier, on trouve du machisme et de la misandrie, le patriarcat et le féminisme. Certains portent atteinte à la dignité des femmes. C’est le cas du machisme et du patriarcat. La misandrie pour sa part est le bourreau à l’envers, par imitation. De son côté, le féminisme est une forme de lutte pour l’équité. La personne qui se définit, indépendamment de son sexe, comme féministe, doit prôner l’autoréalisation de l’être humain et doit lutter contre toutes les phénomènes patriarcaux de notre système absurde.

Il existe une posture capable de fournir des outils constructifs à toute personne, femme ou homme, qui décide de faire quelque chose pour se prendre en main : l’ANARCHO-FEMINISME. Cela implique l’épanouissement et la dignité pour toute personne sur le plan personnel, social, culturel et au travail… dans une lutte contre le capital, l’État, l’Église et le patriarcat.

L’anarcho-féminisme ne partage pas la position des femmes qui pensent avoir progressé individuellement et collectivement lorsque, dans leur travail, elles assument des rôles qui étaient auparavant assumés par des hommes qui imposaient leur pouvoir. C’est le cas des cadres agressifs, des directeurs autoritaires, des militaires, des policiers et de tous ceux qui font partie d’organes répressifs. Le pouvoir implique à la fois des victimes et des bourreaux. Il oscille en fonction des intérêts. N’en soyez pas l’esclave. Regardez-vous et acceptez-vous comme vous êtes. Vous n’avez pas besoin d’écraser qui que ce soit pour vous sentir vivant. Ne vous laissez pas écraser par qui que ce soit qui cherche à se sentir moins mort.

L’anarcho-féminisme ne partage pas non plus l’argument des travailleuses qui considèrent leur salaire comme un simple complément de redevenus du foyer. Nous, travailleuses, accomplissons du travail au sein d’un système, avec lequel nous pouvons être d’accord ou pas, mais auquel nous contribuons inévitablement, et dans lequel nous devons inévitablement survivre, alors exigeons pour vivre que notre salaire nous permette d’être indépendantes. La sécurité économique nous aidera à atteindre l’autonomie personnelle et contribuera à notre épanouissement.

Nous faisons face de plus à un système qui prône une apparence esthétique irréprochable selon des standards de beauté établis. Ce qui donne lieu à des discriminations sur les lieux de travail pour des raisons esthétiques, chez les deux sexes, mais plus encore chez le sexe féminin. Dans une journée normale, demandons-nous combien de fois voyons-nous de vendeuses, d’assistantes administratives, d’économistes de banque, de politiciennes, de personnelles de télévision… qui sont corpulentes, sans maquillage et avec une simple coiffure faite maison?

En tant que travailleuses qui luttent pour notre dignité personnelle, sociale et professionnelle, nous devons nous unir et nous entraider pour contrer l’esprit de compétition du néolibéralisme. Nous devons nous organiser et lutter pour faire appliquer les droits que nous avons gagnés et pour conquérir ceux qu’il nous reste à gagner.

En parallèle, il y a une autre posture, qui peut également doter d’outils constructifs pour les hommes et les femmes qui travaillent : l’ANARCOSYNDICALISME. Cela s’incarne dans une organisation où, en assemblée et en solidarité, les travailleurs-travailleuses, quelles que soient leur classe, leur race, leur orientation sexuelle, couleur ou genre participes et agissent sur leur propre vie. Cette organisation, la CNT, est un outil anarcho-syndicaliste en lutte depuis 1910.

Le portait actuel des conditions de travail et sociales de nombreuses femmes peut se résumer à: des salaires inférieurs, des emplois temporaires et précaires, des pertes d’emploi, des charges familiales et domestiques plus élevées, la vulnérabilité face au harcèlement moral, sexiste et machiste.

Camarades, hommes et femmes, poursuivons la lutte pour faire de l’équité, de la solidarité et de la liberté une réalité dans nos vies.

Denouncing sexual harassment is not a crime

First published in French on L’Affranchi.info
Impunity… that’s what sexual harassers and abusers expect. In Spain – as in many other countries – judges often rule in their favor. The forced kiss imposed on the women’s team striker by Luis Rubiales, President of the Spanish Football Federation, is just the tip of the iceberg of a macho and authoritarian “culture” present in many circles. As one post on social networks put it: “If a world champion has to put up with this, imagine a waitress. ”

When a female worker tries to assert her rights by denouncing her hierarchical superior, the situation often backfires. In 2021, in Granada, a sommelier at FRANKFURT’S BOCANEGRA bar denounced the manager who, among other offenses, had sent her a photo of a penis in response to a question about working hours. Supported by the CNT-AIT trade union, the harassment she had suffered was denounced in court, but the judge ruled that the evidence provided was insufficient, and the case is currently under appeal.

Following this initial ruling, the manager and the company filed a complaint against the worker and the union secretary for defamation. Both face fines of 30,000 euros and two years’ imprisonment. CNT-AIT activists, supported by other trade unionists and activists from the Unitary Feminist Assembly, have already set up several “information pickets” in front of the establishment. This mobilization continues.

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